Share Your Office (filiale de BAP aux US) révèle sa première enquête menée aux U.S. sur le coworking. Au cours des mois de septembre et octobre, Share Your Office a interrogé 190 responsables d’espaces, soit près de la moitié de ceux que comptent le pays. L’objectif de l’étude ? Tenter d’en apprendre un peu plus sur les habitudes et les normes en vigueur au sein des espaces de coworking.
Le coworking, une spécificité régionale ?
Parmi les 500 espaces de coworking que comptent les US, nous en avons contacté près de 190 situés dans tout le pays. Les villes présentées ci-dessus sont celles ayant fourni le plus haut taux de réponses. Sans surprise, il s’agit des villes où l’on trouve le plus d’espaces de coworking. On pourrait penser que les villes les plus peuplées sont celles présentant le plus d’espaces de coworking mais il n’en est rien. Certaines des villes les plus importantes des US ne comptent pas ou très peu d’espaces. Ainsi, San Diego (Californie), 8ème ville des états en nombre d’habitants, compte moins d’un cinquième des espaces de coworking de Denver (Colorado), 22ème ville du pays. Le coworking aux US serait-il une donnée régionale ? Cette information est une donnée clé lorsqu’on est un entrepreneur qui cherche à ouvrir un nouvel espace.
250 espaces de coworking crées en 4 ans !
Les premières questions de l’enquête portent sur la capacité et l’âge des espaces de coworking. Concernant la taille des espaces, les résultats ne sont pas surprenants. On trouve des coworkings de toutes les tailles, certains proposant entre 5 et 10 postes, d’autres pouvant accueillir plusieurs centaines d’individus. La taille moyenne de l’espace se situe entre 50 et 75 coworkers.
L’enquête nous révèle par ailleurs que la majorité des espaces de coworking aux US existent depuis moins de 4 ans, avec presque 30% d’entre eux ayant ouvert ces 2 dernières années ! Au regard des 500 espaces que comptent les USA, cela signifie que 250 espaces de coworking ont vu le jour ces 4 dernières années. Cela révèle l’ampleur du phénomène.
Une communication difficile pour les pros de la location de bureaux
L’enquête s’est aussi intéressée aux outils de gestion des responsables de coworking ainsi que les supports de communication pour se faire connaître. Concernant les outils de management, l’enquête ne révèle rien de bien surprenant : excel, house tools, quickbooks et google règnent en maître parmi les outils de gestion.
Le point concernant les supports de communication est plus intéressant. En spontané, les personnes interrogées affirment à une écrasante majorité utiliser 3 supports généralistes : Craiglist, Facebook, Yelp auquel s’ajoute le classique bouche à oreilles. Pourtant, en allant vérifier la plupart des « plans média », il apparait que les espaces de coworking utilisent des supports de diffusion bien plus nombreux : Liquid Space, Sharedesk, Share Your Office etc. Comment expliquer ces données « oubliées » en déclaratif spontané ? Les nouveaux spécialistes de la location d’espaces de travail devront se déployer pour arriver à se faire une place dans l’esprit des responsables d’espaces de coworking.
Il reste de la place pour tout le monde !
Le taux de remplissage constitue l’un des points les plus intéressants révélés par l’enquête. Non seulement la majorité des espaces interrogés ont un taux de remplissage de l’ordre de 50%, mais il semble qu’aucun d’entre eux ne souhaite voir son espace plein à craquer par soucis de préserver le confort des hébergés. Ces 2 tendances viennent contredire une étude réalisée en janvier 2014 affirmant que la demande pour un poste en coworking dépassait l’offre. Parmi les 190 espaces interrogés, presque aucun n’est aujourd’hui rempli.
Bureaux fermés vs Open space, le choc des cultures.
La plupart des espaces de coworking proposent des postes à 300 dollars par mois et mettent à disposition des salles de réunions. Certains proposent des bureaux fermés à un prix plus élevé. Parmi ces derniers, certains offrent une surabondance de bureaux fermés qui restent vides contrairement à un nombre significatif d’espaces qui n’en offrent aucun.
Cette disparité se retrouve au niveau de la fréquence des évènements organisés par les espaces. Si la plupart d’entre eux organisent des séminaires et conférences, il faut noter qu’un nombre significatif d’entre eux en organisent très souvent (3 par semaine) alors que d’autres n’en proposent jamais. Cette disparité s’explique probablement par les différences « culturelles » entre les espaces corporate offrant de nombreux bureaux fermés et les espaces de coworking ouverts facilitant les échanges.
Moins de 40% des coworkers sont des freelances.
Avant de réaliser cette étude, nous nous attendions à obtenir un pourcentage élevé de freelance parmi les coworkers. Il s’avère que cette proportion ne dépasse pas les 40% des coworkers. Ce chiffre nous fait dire qu’il ne faut pas sous estimer l’importance des petites structures qui choisissent de travailler dans les espaces de coworking. Leurs besoins doivent être considérés avec beaucoup d’attention.
Ces premiers enseignements nous permettent de mieux comprendre les spécificités américaines. BAP se penchera bientôt sur les habitudes françaises et proposera le même type de questionnaire à l’ensemble des espaces de coworking de l’hexagone. A suivre.
