Lundi, mardi et mercredi se déroulait le OuiShare Fest au Cabaret Sauvage. Trois jours de conférences, d’ateliers et de rencontres autour de l’économie collaborative. BAP revient sur les évènements les plus marquants et vous fait vivre le festival comme si vous y étiez.
Jour 1
L’invitée principale de cette deuxième édition du OuiShare Fest était incontestablement la Britannique Rachel Botsman. Interrogée sur une définition de l’économie collaborative, l’auteur du bestseller What’s Mine Is Yours répond que, pour elle, l’économie du partage est encore « un bébé dont il faut prendre soin plutôt que de lui chercher une définition à tout prix ». L’auteur encourage également les entrepreneurs à ne pas baisser les bras et confesse n’avoir vendu que 12 exemplaires de son – futur – bestseller durant les 9 premiers mois… et apprit plus tard que 6 d’entre eux avaient été achetés par sa grand-mère !
Drivy, Uber ou encore Zipcar étaient également présents pour représenter les secteurs du covoiturage et de l’autopartage, et confiaient que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, leurs concurrents ne sont pas les autres acteurs de l’éco-mobilité mais bien les propriétaires de voitures. Mais l’info qui a été principalement relayée toute la journée sur les réseaux sociaux était toute autre : la plateforme de location de voitures entre particuliers Drivy, forte de son succès en France, a annoncé avoir levé 6 millions d’euros afin de se développer à l’international.
Autre invité emblématique du festival : Manjil Rana est membre de la Maya Universe Academy, seule école gratuite non-gouvernementale du Népal. C’est avec une communauté internationale de professeurs, de fermiers et d’artistes qu’il développe l’accès à l’éducation dans les campagnes isolées du Népal. Manjil Rana met en avant l’importance de l’implication des habitants dans ces problématiques : son école est donc gratuite mais les parents d’élèves y font des petits travaux deux jours par mois afin de financer le programme (agriculture, artisanat, etc.).
Jour 2
Pour Veronique Laury, Directrice Générale de Castorama France, les magasins de la grande distribution ont raté la première révolution numérique mais ne doivent pas rater celle de l’économie collaborative et du DIY. La Présidente du géant du bricolage explique que les grosses entreprises doivent se faire à l’idée que la consommation collaborative n’est pas une crise mais qu’elle va bel et bien durer. Veronique Laury annonce ainsi vouloir faire entrer Castorama dans l’économie du partage en construisant une communauté centrée sur l’individu.
Concernant la place des villes dans l’économie collaborative, la très engagée April Rinne, explique qu’une ville qui veut être durable et connectée doit intégrer l’économie du partage. Sur ce même sujet, nous avons pu apprendre que le Maire d’Amsterdam avait décidé de ne pas interdire Airbnb mais de travailler avec car elle a compris que la consommation collaborative n’est pas une simple tendance.
Pour Bernard Stiegler, nous sommes actuellement dans un contexte de « blues du Net ». Le philosophe confie son inquiétude quant à la dénaturation du web en expliquant que nous sommes passés d’une économie de la controverse à une économie du mimétisme. S’en sont suivies plusieurs phrases chocs telles que « le danger du Big Data est la prolétarisation du savoir » ou « l’économie collaborative est consumériste donc toxique, construisons l’économie contributive ».
Jour 3
L’évènement marquant de ce troisième jour était sans aucun doute la visite d’Axelle Lemaire sous le chapiteau du Cabaret Sauvage. La Secrétaire d’État au Numérique était là pour « écouter, observer et comprendre » puis pour en parler ensuite à ses « collègues » et voir comment traduire cela politiquement parlant. La ministre a rencontré les acteurs de l’économie du partage puis participé à une table ronde où elle a abordé de nombreux sujets.
Ainsi, après avoir qualifié l’économie collaborative de « créatrice d’emplois » en prenant Blablacar comme exemple, Axelle Lemaire a annoncé que le coworking allait vivre quelque chose « d’énorme » très prochainement avec le Copass. La ministre a ensuite réaffirmé son attachement à la neutralité du Net et expliqué que le plus gros challenge était au niveau européen. Enfin, elle a parlé de l’open democracy comme étant une solution face à la « lenteur » et au manque de « contact permanent avec les citoyens » de notre démocratie actuelle.
