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La neurodiversité va-t-elle débarquer au travail ?

Dans : Le bureau de demain

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Le monde est peuplé de toutes sortes de personnes. Certains profils peuvent avoir des caractéristiques neurologiques particulières qui impliquent une forme de socialisation et d’intelligence différentes : il s’agit des profils dits « neuro-atypiques », talentueux et créatifs mais qui sont souvent stigmatisés. Ces profils peuvent être très riches pour les entreprises d’où l’importance d’avoir des espaces de travail adaptés à leurs besoins particuliers. C’est ainsi qu’ils pourront rayonner et contribuer aux projets les plus divers avec tout leur potentiel.

Qu’entend-on exactement par « neurodiversité » ?

Tout d’abord, le terme « neurodiversité » vient de l’anglais neurodiversity qui désigne à la fois la variabilité neurologique de l’espèce humaine et les mouvements sociaux qui visent à faire reconnaître ce trait fondamentalement humain au sein de la société.

Nous parlons alors des intelligences dites « atypiques », c’est-à-dire des profils ayant des caractéristiques neurologiques particulières. Cela comprend les troubles de l’attention, les troubles du spectre de l’autisme (TSA), l’hyperactivité (TDAH) ou bien encore la dyslexie. Autant de différences qui peuvent être mal comprises par les proches, les collègues, ou la société en général et qui sont pourtant une richesse.

« L’utilisation du terme neurodiversité permet d’admettre la diversité des fonctionnements cérébraux humains […] autant de variantes du fonctionnement du cerveau humain que les neurosciences nous permettent aujourd’hui de comprendre et d’accepter » Neurodiversité France.

Aujourd’hui, des groupes s’organisent pour promouvoir l’inclusion et la reconnaissance de ces personnes à fort potentiel créatif et avec des capacités d’apprentissage exceptionnelles. L’intérêt pour les profils « neuro-atypiques » augmente chaque jour. De nombreuses recherches et témoignages tendent d’ailleurs à montrer qu’il existe des manières totalement différentes, très singulières, d’aborder le savoir et les connaissances au prisme de la variabilité de fonctionnement du cerveau.

La neurodiversité au travail

neurodiversité - variabilité cerveau

Au sein des organisations, la valeur de la neurodiversité commence à être comprise, avec des demandes des publics d’intérêt et des investissements croissants dans les efforts de diversité en général, d’équité et d’inclusion. Leurs compétences sont de plus en plus plébiscitées, et l’intégration de ces esprits innovants devient un sujet cher au monde du travail. Enfin, la neurodiversité peut, elle aussi, être non seulement à la source d’un avantage compétitif mais aussi d’un véritable vivier de talents, notamment dans le secteur de la technologie.

Il est important de rappeler que ce phénomène n’est pas rare. Selon une étude de l’agence fédérale de santé publique aux États-Unis, environ 1 enfant sur 6 présente un diagnostic de développement neurologique atypique, c’est-à-dire une différence dans les mécanismes de fonctionnement du cerveau, à différents niveaux. Une étude postérieure de l’Université de Cambridge a montré que les personnes travaillant dans les sciences et l’ingénierie sont plus susceptibles d’avoir des traits « neuro-atypiques » que des personnes dans des professions moins techniques.

Les domaines dans lesquels ils excédent

Dans une perspective plus large, ils sont particulièrement doués pour de nombreuses activités essentielles au travail d’aujourd’hui (et de demain) :

  • Les personnes dans le spectre autiste seraient hautement créatives avec une forte capacité de concentration, de logique, d’imagination ainsi qu’une pensée visuelle exceptionnelle. Ils auraient également tendance à être davantage minutieux. Par ailleurs, ils partagent souvent des idées et des perspectives uniques en matière de résolution de problèmes.
  • Les personnes atteintes de troubles de l’attention ont également une grande capacité imaginative et obtiennent de meilleurs résultats aux tests de créativité que les personnes non atteintes des mêmes troubles. Bien qu’elles aient généralement un déficit d’attention, elles peuvent souvent avoir une concentration très élevée sur leur domaine d’intérêt.
  • Les personnes dyslexiques ont démontré une grande capacité à penser de façon originale : 84% des personnes dyslexiques sont au-dessus de la moyenne dans le raisonnement, la compréhension de schémas complexes, l’évaluation de possibilités et prises de décisions. Autant de compétences inestimables lorsqu’il s’agit d’analyser en prenant de la hauteur et d’évaluer les situations sous plusieurs angles différents.

Indépendamment de leurs apports pour les entreprises, il est indispensable de prévoir comment bien accueillir ces professionnels et leur pourvoir de tout ce dont ils ont besoin pour réaliser leurs activités. C’est cela la neurodiversité au travail.

Prendre en compte la neurodiversité dans l’environnement de travail : une démarche nécessaire

neurodiversité - espace de travail

Certaines mesures concrètes sont également à portée de main des entreprises afin de favoriser la neurodiversité au travail et dans l’environnement professionnel. Elles passent notamment par l’aspect humain comme la communication et la compréhension nécessaires dans l’approche de ces cas particuliers, mais aussi par la flexibilité et l’aménagement de l’espace de travail.

  • Un lieu de travail flexible pour que chaque personne puisse mettre à profit ses forces. Cela veut dire répondre à des besoins particuliers pour que chacun puisse être productif. Certaines personnes peuvent avoir besoin d’outils spécifiques, comme des écouteurs pour réduire la surstimulation auditive, ou des endroits calmes pour travailler et de flexibilité dans leurs horaires de travail.
  • Une formation pour aider les managers à reconnaître, à faciliter et à soutenir ces personnes pour favoriser leur productivité organisationnelle et individuelle. La planification des campagnes de sensibilisation auprès de tous les salariés afin de les aider à mieux travailler ensemble. Par exemple, la sensibilisation à la dyslexie pourrait aider les collaborateurs à comprendre comment améliorer la communication par mail avec leurs collègues « neuro-atypiques ».
  • Une révision des processus de recrutement. Des questions ambiguës et trop larges sont souvent un inconvénient pour certaines personnes et peuvent exclure de grands talents. Parfois, il est plus facile de leur confier une tâche à accomplir ou un problème à résoudre. Tous les rôles ne sont peut-être pas les plus adaptés, mais à l’aide des outils numériques et l’émergence de rythmes de travail alternatifs et de nouveaux métiers, il y a de plus en plus d’opportunités où leurs compétences sont nécessaires.
  • D’autres moyens pour donner plus d’autonomie à ces profils c’est la formation de groupes d’intérêt internes ou la participation à de mouvements organisés pour les soutenir. Avoir le support de personnalités connues, ouvertes sur leur condition « neuro-atypique », c’est aussi utile et peut donner un « visage » à l’initiative. L’idée c’est de mettre les gens plus à l’aise pour partager leurs points de vue et se sentir confiants que l’organisation ne les oubliera pas.

Pour un aménagement de l’espace plus inclusif

Côté aménagement, une étude récente du cabinet de design et architecture HOK montre la façon dont les organisations peuvent repenser leurs espaces pour être plus inclusives et aider les professionnels « neuro-atypiques » à s’épanouir dans le monde professionnel. Parmi les domaines d’action proposés par l’étude, les stratégies de design s’avèrent un levier important de leur inclusion dans l’environnement de travail. L’intégration de ces éléments dans la conception des espaces aidera à créer une culture et un environnement physique plus inclusifs, qui fonctionnent mieux pour tout le monde. Voici quelques recommandations :

  • Fournir une grande variété d’espaces – certains pour socialiser et d’autres pour la concentration. Des espaces communs et espaces semi-privés ou privés ;
  • Conception d’environnements acoustiques qui génèrent du bruit blanc pour atténuer le stress ;
  • Des zones silence dédiées pour favoriser les tâches exigeant une concentration intense ;
  • Placer des points de travail dans les zones à faible flux de personnes ;
  • Des espaces de travail qui ne sont pas trop lumineux et qui ont des niveaux d’éclairage réglables ou des zones avec des niveaux d’éclairage variés ;
  • Utiliser les couleurs de manière stratégique pour faciliter l’orientation et le déplacement ;
  • Prévoir des zones pour dessiner dans certains espaces communs.

Vous l’aurez compris, la neurodiversité au travail est l’affaire de tous. Pour que demain le futur du travail soit plus inclusif, il est nécessaire de donner l’exemple et commencer dès aujourd’hui.

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Cassio Campos

Expert des espaces de travail partagés, Cassio analyse les tendances du coworking et des différentes formes du travail d'aujourd'hui et de demain.

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