Lors de la conférence « Lift with Fing 2014 », le professeur de design Jeremy Myerson est revenu sur les nouvelles formes de travail. On le sait, la configuration du travail a sérieusement évolué depuis les innovations technologiques de ces dernières années. On peut aujourd’hui travailler n’importe où, mais aussi n’importe quand. Un véritable chamboulement de l’espace-temps qui a conduit les bureaux à s’adapter pour suivre ces nouveaux comportements. Dans son texte Power of the network, Myerson distingue 4 nouvelles formes de travail : l’Académie, la Guilde, l’Agora et la Loge. Des catégories qu’il détermine à partir de 2 critères : le niveau d’ouverture sur l’extérieur et le degré de corporatisme.
L’Académie : l’univers corporate fermé
Jeremy Myerson évoque en premier lieu l’Académie. Un regroupement collégial d’employés se formant à une discipline ou cherchant à acquérir des connaissances communes. La présence du corporatisme est ici très élevée alors que le degré d’ouverture sur l’extérieur est faible. Lorsqu’une entreprise finance ce type de lieu, elle évitera de voir le résultat de ses travaux divulgués au premier venu. En bon anglo-saxon, le conférencier cite l’exemple du Centre d’innovation pour l’apprentissage de Stanford. Plus près de nous, ce type d’espace correspond aux incubateurs professionnels crées par les grands groupes tel que “Le Village” du Crédit Agricole ou le “Start In Post” de la Poste (lire notre article de novembre).
La Guilde : l’univers des spécialistes ouverts
Inspiré du Moyen-âge, la guilde regroupe des personnes concernées par une même discipline. Dans les villes médiévales, il y avait un quartier des horlogers, des joailliers, etc. Ces lieux ne mettent pas en avant une entreprise en particulier sinon un domaine d’activités. Toujours anglo-saxon, Jeremy Myerson évoque l’Hospital Club de Londres, un lieu dédié aux « professions créatives » (musique, art, film..) et doté des équipements et studios adéquats pour enregistrer images et son… En France, nombreuses sont les structures qui correspondent à cette forme de travail. Nos amis de Créatis et de la Fontaine O Livres par exemple abritent des pépinières spécialisées dans la culture numérique et l’édition.
L’Agora : l’univers ouvert et varié
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L’agora est le lieu ouvert sur le monde et qui cherche à accueillir une infinité de profils différents. Nombreux sont les lieux à rentrer dans cette catégories. Il s’agit de tous ces espaces de travail qui se plaisent à mélanger subtilement tous les profils. Dans une récente interview récente, Sébastien Socchard (BT Coworking) nous révélait l’importance primordiale accordée à cette diversité. Outre ces espaces de coworking non specialisés, l’Agora inclut aussi les “fab lab” et les cafés spécialisés dans l’accueil des travailleurs nomades.
La loge : l’univers privé sans corporatisme
La Loge efface les frontières entre privé et professionnel. Cette forme de travail correspond à l’espace de travail intégré chez soi. Elle est adoptée par tous les freelances et indépendants qui évidemment incarne le niveau zéro du corporatisme et par nature ne peuvent s’ouvrir sur l’extérieur. Quand on choisit d’installer son bureau dans la chambre ou le salon, on sait aussi ce que l’on perd. Mais surtout ce que l’on gagne ! Si vous voulez en savoir plus sur cette typologie et voir comment son auteur l’inscrit dans l’histoire, nous vous conseillons tout simplement de lire son ouvrage : Power of the network !
